Une journée dans la vie de la First Lady of the West Coast

Je vis mieux grâce à mon médicament. Et à ma musique.


La First Lady of the West Coast est poète, auteure-compositrice-interprète, productrice de musique, entrepreneuse et cultivatrice de cannabis

La First Lady of the West Coast (FLOTWC), également connue sous le nom de 1st Lady, est originaire d'Oakland, en Californie. Elle est ce qu'on appelle une femme de la Renaissance : poète, auteure-compositrice-interprète, productrice de musique, entrepreneuse et cultivatrice de cannabis. Il n'y a rien qu'elle ne puisse faire quand elle s'y met.

Mais "première" n'est pas juste un mot dans son nom, elle est aussi la première femme noire cultivatrice de cannabis à avoir sa propre ligne de cultivars, avec sa propre société, HERBOLC. Tout a commencé en 2016, avec sa première variété, la First Lady of the West Coast Kush, puis la Black Girl Magic OG, la December Nights OG, et la Shirley Ross OG, également connue sous le nom de SRG.

La Black Girl Magic OG est une hybride à dominance Indica, 70 % Indica et 30 % Sativa, avec un profil terpénique blindé de Myrcène, de Pinène, de Limonène, et de beta-Caryophyllène.

Le terme Black Girl Magic vient d'un mouvement lancé par CaShawn Thompson en 2013 dans le but de "célébrer la beauté, le pouvoir et la résilience des femmes noires", ainsi que de les féliciter pour leurs réalisations, comme l'a écrit Julee Wilson du HuffPost.

La FLOWC Kush, alias FlotwcKush, est une hybride à dominante Sativa, 60 % Sativa et 40 % Indica, qui dégouline de trichomes.

La Shirley Ross OG est une variété encore en cours de test, mais notre First Lady lui trouve un profil très Indica. Cette variété a été créée pour rendre hommage à sa grand-mère, Shirley, décédée le 25 juillet 2019.

Et la DecemberNightsOG est une autre variété en cours de test. "Celle-ci je la sens plutôt Indica, avec un parfum et un goût de Fruit Loop.", juge sa créatrice, qui est particulièrement impatiente de pouvoir présenter cette variété à Joseph "Resin" Rezenee, l'homme qui lui a appris à cultiver à Oakland. Cette variété n'aurait pas vu le jour sans son ami, et elle a été nommée ainsi par son filleul.

Avant, Rezenee travaillait pour Harborside Wellness, le dispensaire d'Oakland fondé par les frères DeAngelo, Steve et Andrew. La première fois que notre First Lady est venue voir Rezenee, c'était avec une liste de ses symptômes, car elle voulait une variété ciblée pour ses problèmes, à savoir la dépression et les sautes d'humeur qui expliquaient son diagnostic de trouble bipolaire.

"À 17 ans, j'ai fermé les yeux et je me suis dit : "Dieu, peux-tu m'entendre ? Ce serait vraiment génial d'avoir ma propre ligne de cultivars", nous confie-t-elle. "C'est bien joli de prier, mais c'est Joseph “Resin” Rezenee qui m'a tout appris."

Une autre personne l'a inspirée et lui a beaucoup appris, c'est le breeder Dukeoferb qui l'aide à développer tous ses cultivars, dont l'emblématique, Black Girl Magic OG.

"Son nom de famille est Erb, c'est tellement cool", ajoute-t-elle.

Se soigner avec la weed

Sa mère était officier de police dans la ville d'Oakland, ce qui n'était pas l'idéal pour expérimenter le cannabis à la maison. Un jour, alors que sa mère était au travail, elle décide de fumer de l'herbe pour la première fois dans le jardin de la maison familiale, entourée de quelques amis. Flippée et paranoïaque, elle le fût au tout début, mais une fois les sensations vraiment installées, elle a compris que ça lui faisait du bien.

"Dès la toute première fois, j'ai compris que c'était un médicament", affirme-t-elle. "J'ai tenté de me suicider plusieurs fois quand j'étais ado, et on m'a prescrit beaucoup de produits pharmaceutiques qui me donnaient l'impression d'être un zombie. Je n'étais pas productive. Mais Dieu avait un plan pour moi : je suis censée être ici."

Après avoir fumé, notre Première Dame s'est sentie alerte et vivante pour la première fois de sa vie.

"Je me suis sentie de nouveau créative pour la première fois depuis longtemps", poursuit-elle. "Je me suis remise à courir et à faire de l'exercice, ça m'a vraiment sortie de la dépression".

Les effets du simple fait de fumer du cannabis sont nombreux : traitement de la dépression, apaisement de l'anxiété, intuition et créativité... Notre First Lady s'est mise à se défoncer, ou plutôt s'auto-médicamenter avec du cannabis, délibérément, sans écouter les avertissements de son médecin.

"Mon médecin m'a dit que traiter ma dépression avec du cannabis était la chose la plus stupide qu'il ait jamais entendue", a-t-elle déclaré. "Chacun de mes médecins m'a dit qu'il me dénoncerait à la police si je continuais à m'auto-médicamenter avec cette plante. Alors, j'ai arrêté de leur en parler. Je savais ce qui m'aidait et ce qui ne m'aidait pas."

Le dosage quotidien pour les troubles bipolaires

Une étude co-dirigée en 1998 par feu le grand Dr Lester Grinspoon, ancien professeur associé de psychiatrie à la Harvard Medical School, affirme que le cannabis agit comme un stabilisateur d'humeur dans les cas de troubles bipolaires.

L'étude rapporte des histoires de patients souffrant de ce trouble qui ont réussi à traiter leurs symptômes avec du cannabis, et affirme que la plante aide à soulager les symptômes bien mieux que les produits pharmaceutiques conventionnels.

Une des femmes affirmait que le cannabis freinait ses épisodes maniaques. D'autres ont dit que cela leur a permis de réduire la quantité de stabilisateurs d'humeur prescrits.

Il est important de noter que le cannabis est un stimulant et que c'est la raison pour laquelle la consommation d'opioïdes diminue dans les États où le cannabis est autorisé.

Les patients actuels dont le profil a été dressé par cet auteur s'accordent à dire que le cannabis stabilise effectivement leurs sautes d'humeur extrêmes, bien que de nombreux articles trouvés en ligne suggèrent qu'une trop grande quantité de THC, ou tétrahydrocannabinol, le composé de la plante qui lorsqu'il est chauffé provoque une réponse psychoactive, peut également déclencher une psychose et une névrose, associées aux troubles des épisodes maniaques.

Une trop grande quantité de THC peut également déclencher de l'anxiété, c'est pourquoi les patients doivent être proactifs dans leur manière de se soigner. Fumer seul peut ne pas être suffisant, car le patient ou le consommateur ne reçoit qu'une fraction des composés bénéfiques en brûlant la fleur.

L'utilisation de concentrés, le dabbing, la vape ou l'ingestion de faibles quantités de THC dans des plats cuisinés au cannabis semble plus efficace, et le sentiment général de bien-être est plus durable.

Rise & Shine

Quand notre Première Dame se réveille, elle se fume un joint. Pas pour se défoncer, non, mais pour faire monter son niveau d'endorphines - ce qui revient au même. Mais elle n'est pas défoncée, cette idée est propre à la culture de l'alcool. Le cannabis augmente littéralement le niveau endorphines et celui de dopamine dans le cerveau, ce qui permet de traiter avec succès la dépression chez de nombreuses personnes.

"Je commence généralement ma journée avec une Indica, ma BlackGirlMagicOG", dit-elle pour expliquer son rituel matinal. "Je fume environ un gramme ou plus, en fonction de mon état d'esprit. J'aime commencer la journée avec une Indica ou une variété ayant un goût d'agrumes."

Le terpène qui donne un goût d'agrume est appelé limonène. On le trouve en toute logique dans les oranges, les citrons verts et les citrons, et dans certaines variétés de cannabis. Ce terpène aide à réduire le Stress, l'anxiété et à dépression. On dit que le parfum et le goût qui vous attirent sont ceux du terpène dont votre corps a besoin, il est donc logique qu'avec un diagnostic de trouble bipolaire, ce terpène soit le préféré de la Première Dame.

Puis elle se prépare souvent un smoothie à base de feuilles de cannabis crues avec du gingembre, du curcuma, du jus de betterave, du miel et deux cuillèrées à café d'algues.

Plusieurs études publiées sur le site de la National Library of Medicine, PubMed, indique que l'augmentation de la consommation de fruits et légumes pendant seulement deux semaines permet de réduire les symptômes de la dépression, ce qui rend le vieil adage "Vous êtes ce que vous mangez" plus vrai que jamais.

"J'adore les bienfaits que le jus de feuilles de cannabis couplé à des fruits et légumes apporte à mon corps", nous confie-t-elle. "Le jus de cannabis à l'état brut est plein de nutriments, il est tout aussi bénéfique que le chou frisé et les épinards".

En fait, tout comme le chou frisé, les épinards, l'origan et une pléthore d'herbes bénéfiques, le cannabis est un super aliment. Cela signifie qu'il possède les composés les plus bénéfiques, capables de s'adresser à tous nos systèmes biologiques, tout en renforçant notre système immunitaire.

En tête de liste des bienfaits du cannabis figure la lutte contre l'inflammations chronique, qui est à l'origine de nombreux maux ou maladies dans notre monde moderne, y compris les douleurs chroniques.

Un médicament pour l'après-midi

L'après-midi, une bonne Sativa est nécessaire pour faire le plein d'énergie.

"Les variétés Sativa sont mes préférées car elles stimulent ma créativité", dit-elle. "Je les adore car elles rendent chaleureux et créatif, me donnant de nouvelles idées pour la musique. C'est aussi une bonne aide pour la lecture et pour étudier - l'une de mes activités préférées. Elles m'aident surtout à me concentrer et illuminent mon état d'esprit."

Une autre étude publiée dans PubMed détaille les avantages des variétés Sativa et la différence avec les variétés Indica. L'étude indique que les variétés Sativa réduisent la recapture de la sérotonine par le cerveau, agissant comme les antidépresseurs de la classe des ISRS comme la Fluoxetine et la Sertraline. En augmentant la quantité de sérotonine présente dans le cerveau, la bonne dose de Sativa a des effets antidépresseurs.

Pour passer une bonne nuit, c'est mieux d'ingérer

Parfois, les personnes souffrant d'insomnie ont besoin d'un peu plus que la plante pour se calmer après la journée et avoir le repos dont elles ont besoin. L'ingestion de cannabis induit des mouvements oculaires rapides (REM) pendant la partie du sommeil qui nous permet de nous ressourcer le plus. Sans sommeil profond, le corps ne peut pas se régénérer, se réinitialiser et guérir.

"Je fume le soir, mais je suis un oiseau de nuit, donc je reste debout pour travailler", dit-elle. "Je me fais donc un mélange de biscuits au CBD comme la Space Candy. Ça me calme, je vais typiquement écouter un peu de jazz, faire la cuisine ou regarder un film. Le CBD atténue les effets de la journée et me permet de me détendre - parfois, je fais une sieste en début de soirée avant de me lancer dans un projet."

Et puis elle se fume une variété Indica juste avant de se coucher, histoire de clore sa soirée de travail.

D'après une étude publiée dans PubMed, les variétés Indica stimulent le système endocannabinoïde en augmentant le taux de GABA, le neurotransmetteur qui régule la libération de dopamine, ce qui aide également le patient à se concentrer, à traiter l'anxiété et, sur le plus long terme, la dépression.

Cela étant dit, une théorie veut que juste raisonner en termes de variétés Indica et Sativa ne serait pas très pertinent, ce serait plutôt la totalité des terpènes et des cannabinoïdes qui permettraient de mieux cerner les bienfaits d'une variété donnée - certains terpènes étant en tête des composés améliorant l'humeur.

"J'adore la cuisine au cannabis, mais je réserve ça pour le soir car je peux encore me faire avoir par l'effet", dit-elle en riant. Dernièrement, j'ai développé une lignes de produits et d'alimentation au cannabis, donc je teste et j'expérimente le soir pour obtenir les effets que je recherche."

La différence entre un produit comestible et un produit médicinal dépend de l'usage que l'on en fait : se détendre ou soigner. Mais comme j'aime à le dire dire, "se soigner pour mieux se détendre", car en réalité, c'est comme ça que ça se passe. Même si vous ne cherchez qu'à vous "défoncer", votre corps profite toujours des bienfaits des composés médicinaux de la plante.

La musique, c'est la vie de notre First Lady, mais le cannabis améliore son expérience de l'écriture, du chant et de la production, pour elle-même et pour les autres. La plante lui permet de garder le cap mentalement et physiquement, et de soutenir les autres dans leurs efforts créatifs.

"J'ai beau apprécier l'euphorie que procure la cigarette, le cannabis est et sera toujours pour moi une plante médicinale", me confie-t-elle. "Les paroles que j'écris sont faites pour rappeler et inspirer les jeunes hommes et femmes, leur rappeler qu'ils sont des rois et des reines. Les femmes entendent tellement le mot "b*tch" - surtout dans le rap - qu'elles oublient qui elles sont. Pas seulement les femmes noires, mais les femmes de toutes les couleurs. J'ai appris à m'aimer et le cannabis y est pour beaucoup."

(Un article de Sharon Letts pour le Vegas Cannabis Mag, traduit par mes soins)

Fiches techniques

First Lady of the West Coast Kush aka FlotwcKush
  • Génotype : 60% Sativa / 40% Indica
  • Terpène dominant : Inconnu
  • Lignée génétique : Secrète
  • Usage médicinal : Stress, anxiété, dépression, trouble bipolaire
Black Girl Magic
  • Génotype : 70% Indica / 30% Sativa
  • Terpène dominant : Myrcène
  • Lignée génétique : Inconnue
  • Usage médicinal : Stress, anxiété, dépression, trouble bipolaire
DecemberNights OG
  • Génotype : Dominance Indica
  • Terpène dominant : Inconnu
  • Lignée génétique : Secrète
  • Usage médicinal : Stress, anxiété, dépression, trouble bipolaire
Shirley Ross OG
  • Génotype : Dominance Indica
  • Terpène dominant : Inconnu
  • Lignée génétique : Secrète
  • Usage médicinal : Stress, anxiété, dépression, trouble bipolaire
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